05/09/2008

LYSSENKO EN AMERIQUE

Zdenek Bazant enseigne la science des matériaux et le génie civil à l'université Northwestern d'Evanston, dans l'Illinois. Ses nombreuses publications scientifiques sur le béton lui ont assuré une réputation internationale. Une nouvelle opportunité de brillamment surclasser l'ensemble de ses confrères lui fut offerte à l'occasion des attentats du 11 septembre 2001 : le surlendemain était publiée son étude de l'effondrement des tours jumelles, intitulée : "Pourquoi le World Trade Center s'est-il effondré? Analyse simplifiée". La production quasi instantanée d'un article technique de ce calibre dans des conditions extrêmes -absence de plans, aucune donnée sur les dégâts internes provoqués par les avions, ni sur l'intensité des incendies, aucune référence aux incendies de tours répertoriés- non seulement reste un exploit inégalé, mais a certainement dû répondre à une incoercible urgence.
La thèse soutenue par l'éminent professeur, assise sur de belles formules mathématiques décrivant les comportements et les déformations plastiques dans la dynamique d'une chute des étages supérieurs, s'articule ainsi : lorsque la majorité des colonnes d'acier de l'étage critique impacté, dénudées de leur protection thermique par l'explosion à l'impact et soumises de manière prolongée à des températures excédant 800°C, ayant alors perdu l'essentiel de leurs caractéristiques mécaniques et leur capacité à soutenir la charge des étages supérieurs, a cédé, les autres se sont trouvées dans l'impossibilité de compenser cette faillite; la section supérieure commença sa CHUTE, gagnant une énergie cinétique énorme et donc une vitesse significative, écrasant comme un piston l'étage immédiatement inférieur, le processus s'accélérant et gagnant de l'énergie au fur et à mesure de sa progression; les étages successifs s'empilèrent ainsi sous le piston, réduisant la tour en un tas de gravas jusqu'à sa base; les fondations atteintes, ce fut le tour du piston lui-même à être réduit en pièces; le résultat final est décrit comme un tas de débris centré sur l'emplacement du pied de l'immeuble s'élevant à une vingtaine de mètres au-dessus du niveau du sol.
L'éminent universitaire ne précise pas comment une majorité de colonnes a pu être chauffée par quelques feux médiocres très localisés, ni comment la combustion à l'air libre d'un hydrocarbure peut produire une explosion, ni d'où il tient que les colonnes ont été dépouillées de leur protection thermique, ni en quoi 56 minutes serait une durée prolongée comparativement, par exemple, aux 18 heures d'incendie de la tour One Meridian Plaza, ni comment un feu domestique a pu chauffer les colonnes à plus de 800°C en moins d'une heure, ni pourquoi celles-ci n'ont alors pas exhibé le rougeoiement qu'implique cette température, ni comment l'étage établissant le continuité entre la partie supérieure de la tour et sa partie inférieure peut devenir inexistant pour permettre la chute de la première sur la seconde, ni surtout comment une structure faible (la partie sommitale) peut détruire une structure plus forte qu'elle(le reste de la tour). A ces mystères techniques s'ajoute un simple petit fait : il y eut seize rescapés de la destruction de la tour nord, surpris lors de leur descente dans les étages inférieurs de l'escalier B. Il se trouve que quatorze d'entre eux, pour l'essentiel des pompiers, une fois remis du choc subi, quittèrent d'eux-mêmes les lieux, s'étant retrouvés à la surface des vestiges. Les deux restants, blessés, durent attendre quelques heures pour être secourus, l'un contemplant le ciel, l'autre, juste au-dessous de la surface des vestiges, se morfondant jusqu'au lendemain matin.
Il s'en suit que les quelques 400 000 tonnes de tour qu'ils avaient au-dessus de leur tête ne leur sont pas tombées dessus. Il n'est donc pas possible de désigner l'évènement par le mot 'effondrement'.
En mai 2007, Zdenek Bazant réitérait sa thèse. Sa démarche est donc tout à fait comparable à celle de Trophim Denisovitch Lyssenko, le célèbre académicien soviétique qui, serviteur zélé du Parti communiste soviétique, n'accordait de valeur scientifique qu'à la génétique dite lamarkienne, seule apte à soutenir la transmission au génome des caractères acquis durant la vie de l'individu -ce qu'exigeait la doctrine officielle du 'matérialisme dialectique' pour assoir la possibilité de créer 'l'homme nouveau' tant désiré- , contre la (fausse) génétique occidentale, dite mendélienne, expression de la "science bourgeoise", qui interdisait une telle transmission, et ruina la culture céréalière en appliquant cette idéologie.
Les postulats ci-dessus listés sur lesquels repose la thèse de Zdenek Bazant ont été repris par le NIST, l'organisme technique gouvernemental chargé en 2003 de fournir l'explication du sort des trois tours.

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